Hello you ! Je m’appelle Léa Vigier et ma vie est un voyage entre les extrêmes. Avec ma maladie mentale, la bipolarité, j’ai navigué entre l’exaltation et la dépression. Grâce à mes aventures, j’ai découvert les profondeurs des océans et les sommets des montagnes.
Je te partage ici ce que je vis et apprends chaque semaine. N’hésite pas à m’envoyer un message pour en parler :)
Aujourd’hui, je vous raconte ce défi complètement fou d’aller à 40 mètres de profondeur en apnée alors que je suis novice ! Dans la précédente newsletter, je vous ai raconté comment j’ai failli abandonner car je n’avais pas trouvé le bon enseignement pour moi.
Finalement, c’est le vice champion d’apnée, Stéphane Tourreau, qui m’a fait découvrir la discipline sous un nouvel aspect : la relaxation et le plaisir. Et comme ma première séance avec lui s’est super bien passée, j’ai décidé de me donner un objectif à 40m de profondeur.
Clairement, c’est beaucoup 40 mètres de profondeur. Surtout en aussi peu de temps : 4 séances de coaching.
Je vais vous expliquer les difficultés de ce challenge car j’imagine que vous n’êtes pas tous des grands adeptes d’apnée sous-marine. Tiens, ça m’intéresse !
Les facultés pour aller à 40m en apnée
Il y a plusieurs choses à maitriser afin de pouvoir aller à 40 mètres de profondeur.
La compensation
Plus on descend, plus la pression sur notre corps et nos oreilles augmentent. Il faut donc savoir compenser ses oreilles. C’est un exercice que mon coach m’a fait travailler hors de l’eau et répéter plus d’une trentaine de fois pour que ca devienne automatique.
Allez, vous pouvez tenter ça chez vous :
1. Prenez votre respiration
2. Remplissez votre bouche d’air en faisant le bruit d’une baleine
3. Bouchez votre nez
4. Poussez votre langue sur votre palais
Vous devriez sentir que l’air se compresse contre votre tympan et que l’égalisation se fait !
Maintenant, il y a un challenge supplémentaire quand on fait de l’apnée en profondeur : Plus on va profond, plus l’air qu’on a dans notre corps se compresse et plus il est difficile de faire monter l’air de nos poumons vers la bouche. Cela devient un véritable exercice physique !
La préparation
Aller à 40 mètres de profondeur en apnée requiert de retenir son souffle pendant 1 minute 30 où on alterne du dynamique (pour descendre et remonter) et du statique (lorsqu’on se laisse tomber sous la forte pression en profondeur). Il faut donc préparer son corps pour qu’il consomme le moins d’oxygène possible pendant l’exercice.
Pour cela, il faut calmer son corps pour détendre tous les muscles et son cœur pour faire baisser le rythme cardiaque. Moins les muscles et les organes vitaux sont actifs, moins ils consomment de l’oxygène.
Alors que beaucoup d’apnéistes font cette préparation la tête dans l’eau avec un tuba, mon coach m’a recommandé de la faire en planche sur le dos. J’ai testé les deux et en effet la planche est plus efficace. Pendant 10 minutes, je ferme les yeux, je me laisse flotter et je me concentre sur les quelques rayons du soleil qui touchent mon visage. Je m’imagine qu’ils rentrent dans mon corps et ça m’apaise.
Juste avant de plonger, j’inspire profondément 3 fois afin de rentrer le maximum d’oxygène dans mon corps, puis j’égalise avant de plonger.
Une bonne préparation est la clé d’une bonne plongée.
La pleine conscience et la relaxation
Le principe le plus important à maitriser en apnée est la pleine conscience.
Concrètement, lorsque je m’y entraine hors de l’eau, je ne dois pas laisser les pensées m’envahir pour n’être focalisée que sur :
- ma respiration
- le son qui m’entoure
- le vent qui caresse ma peau
- Ou encore, un point à l’horizon
Dès qu’une pensée surgit :
→ je dois recentrer mon attention.
C’est grâce à la pleine conscience que j’arrive à évacuer de mes pensées l’envie de respirer dans les profondeurs marines. Dans mon cas, j’arrive à être dans cet état lorsque je plonge en pensant à mes pieds. C’est ce qui m’éloigne le plus de penser à mes poumons et mon envie de respirer. Et c’est aussi ce qui m’empêche de regarder en haut lorsque je suis à 40 mètres de profondeur et de paniquer !
A côté de la pleine conscience, il faut mettre tout son corps en état de relaxation. Et cela n’est pas facile avec la pression qui augmente avec la profondeur. A 40 mètres de profondeur, la pression sur le corps est 5 fois plus importante qu’à la surface. Le corps et surtout le cou se raidissent à chaque cap passé, et il faut donc penser à refaire un scan de son corps pour le détendre et qu’il consomme le moins d’oxygène possible.
L’effort physique ciblé et efficient
Comme je vous l’ai dis plus haut, il est important d’être économe en oxygène et un corps relaxé l’est beaucoup plus qu’un corps en activité. Cependant, pour aller à 40 mètres de profondeur il faut descendre jusqu’à 15 mètres de profondeur pour que la pression soit suffisante pour faire de la chute libre, et arrivée à 40 mètres de profondeur il faut remonter un immeuble de 15 étages à la force des palmes.
C’est là où le principe d’effort physique ciblé et efficient intervient :
- ciblé : il faut réussir à activer ses jambes sans que le reste du corps s’active (il doit rester relaxé et non consommateur d’oxygène)
- efficient : l’effort physique doit permettre d’avancer sans pour autant consommer trop d’oxygène. Par exemple, lorsque je remonte à la surface, je palme rapidement à 40 mètres de profondeur mais je ne vais presque plus palmer à 10 mètres de profondeur car ma flottabilité remonte mon corps toute seule.
Les étapes pour y arriver
Voici les étapes par lesquelles je suis passée pour arriver à mon objectif.
Séance 1 :
- Apprentissage de la pleine conscience et de la relaxation
- 15 mètres de profondeur
Séance 2 :
- Apprentissage de la compensation et de la préparation
- 25 mètres de profondeurs
Séance 3 :
- Apprentissage de l’effort physique ciblé et efficient
- 35 mètres de profondeur
Séance 3 :
- Apprentissage de la visualisation mentale
- 40 mètres de profondeur
Je pense que la rapidité de mon apprentissage est lié à deux aspects :
1. j’ai eu un coach hors du commun qui m’a appris les meilleures techniques et qui était là pour me rassurer et m’aider à me relaxer
2. j’ai appris au travers de ma maladie, la bipolarité, et mes défis en alpinisme, à faire face aux extrêmes et à ne pas paniquer
Mes batailles passées sont aujourd’hui ma plus grande force. Mais seule, je n’irai pas bien loin. Alors n’oubliez pas de bien vous entourer !
Allez avant de vous quitter, voici une petite question pour répondre à ma curiosité !
Un grand merci Léa pour tes partages super intéressants, prenants et inspirants... en tant que préparatrice mentale je suis heureuse de voir ô combien les séances de relaxation, respiration, FOCUS, discours interne et visualisation sont utilisés et surtout approuvés!!! merciiii...et surtout merci car grâce à toi j'en ai appris un peu plus sur l'apnée!!
J'aime beaucoup tous tes mails, tes partages et retours d'expérience, merci infiniment pour cela et au plaisir, pourquoi pas, d'échanger un jour de vive voix avec toi!
en attendant très belle continuation à toi