Salut, c'est Léa !
Comme je vous l'ai raconté dans ma précédente newsletter, ces derniers mois j'ai cherché et trouvé l’amour de moi. Et aujourd’hui, je vais vous raconter l’impact de se trouver pour s’aimer.
🏔️ De l'exploit à la chute : la vague qui s'évapore
J'ai réalisé quelque chose d'impressionnant : gravir un sommet très haut suivi d'une projection dans une grande salle de cinéma pour mon documentaire "7000m pour vaincre ma bipolarité". Sur le moment, j'ai reçu une vague d'amour immense - applaudissements, félicitations, regards admiratifs.
Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, cette sensation s'est évaporée presque aussi vite qu'elle est venue. Les "Tu es incroyable" et "Quelle ascension extraordinaire" glissaient sur moi comme l'eau sur les plumes d'un canard. J'adorais voir les étoiles dans les yeux des autres, mais quand je me regardais dans le miroir... aucune étoile à l'horizon. Comme quoi, même l'Everest ne fait pas le poids face à un miroir honnête !
🤔 La crise existentielle : qui suis-je vraiment ?
Je me suis alors posé LA question : qui suis-je ? Une aventurière qui utilise sa bipolarité comme une carte de visite pour se démarquer ? Pour ajouter du suspense à son histoire ?
Chaque message reçu de personnes bipolaires me rendait mal à l'aise, presque submergée. J'avais l'impression de surfer sur leur vague de souffrance sans rien leur apporter en retour. Et si tout ça n'était qu'une façade ? Mon syndrome de l'imposteur faisait une fête dans ma tête, et il avait invité tous ses amis !
🎬 Quand la création devient thérapie
J'ai alors travaillé avec une amie très talentueuse, Maelle Rousseau, pour réaliser un court métrage qui vient vraiment de mes tripes, destiné aux personnes bipolaires (je vous le partagerai en fin de newsletter).
Et là, miracle ! En le mettant en ligne, j'ai ressenti une fierté authentique. Pas celle qui vous fait bomber le torse pour impressionner la galerie, mais celle qui vous réchauffe de l'intérieur. Chaque retour m'a touchée profondément car les gens ont compris ce que je voulais transmettre, et ça leur a fait du bien.
Pour une fois, ma jauge de satisfaction ne dépendait pas du nombre de likes ou de commentaires flatteurs. Elle était alimentée par quelque chose de plus puissant : la sensation d'être alignée avec moi-même. Comme quoi, il est plus facile de s'aimer quand on arrête de se déguiser en ce qu'on n'est pas !
🔄 La transformation : du combat à la mission
C'est à ce moment précis que j'ai eu une révélation (oui, comme dans les films, mais sans la musique dramatique en fond) : je voulais faire de mon combat ma puissance créatrice, et non l'inverse.
J'ai commencé à rencontrer des associations pour comprendre l'écosystème de la santé mentale et pouvoir orienter les personnes qui me contactent. Parce que répondre "désolée, je suis juste une meuf avec un bon monteur vidéo" ne semblait pas très aidant.
Et puis je me suis dit : j'aime faire des aventures et les raconter ? Alors j'associerai le combat d'une association à chaque défi. Les maladies mentales sont invisibles ? Je vais les rendre visibles avec des aventures qui divertissent et inspirent.
❤️ Le moment où tout fait sens
Et là. Mon cœur bat.
Là. Je sais que je suis au bon endroit.
Là. Je m'aime, qu'importent les difficultés.
Je ne suis plus une aventurière malgré la maladie mentale, mais une aventurière POUR la cause de la santé mentale. Je n'avance plus avec un boulet au pied (même si parfois ma tête pèse plus lourd qu'un sac d'expédition au complet), mais vers un dessein bien plus grand que moi.
🧘♀️ S'aimer c'est se soigner
J'ai réalisé une chose essentielle : si je veux apporter des messages d'espoir, il faut d'abord que j'aille bien moi-même. Je n'ai plus à étaler mes hauts et bas pour rendre mes histoires palpitantes et faire grimper mon compteur de likes. Maintenant, je dois montrer que la stabilité est possible, que l'espoir existe.
Alors Léa, il va falloir te rétablir, ma belle ! J'aime même dire guérir (même si les psychiatres disent l’inverse). Ma motivation est si grande que mon rétablissement devient ma priorité absolue. Je médite (même si mon cerveau a tendance à faire ses courses pendant les séances), je marche, j'écris, je lis, je m'écoute, je priorise.
Et au final, n'est-ce pas ça, s'aimer ?
S'occuper de soi comme on s'occuperait d'un ami cher. Se traiter avec bienveillance et patience. Accepter ses failles tout en travaillant sur ses forces.
Alors écoute ton coeur plutôt que le regard des autres. Et surtout, prends soin de toi comme tu prendrais soin d'une plante rare et précieuse (oui, celle que tu as déjà réussi à garder en vie plus d'un mois),
Avec tendresse et un brin de folie,
Léa
P.S. : Le court métrage dont je vous parlais est disponible ici
Bravo Léa et merci a toi et pour tous les bipolaires atteint de manière plus ou moins fortes!!!!
Tu es quelques parts notre lumière, celle qui brille et qui nous représente après avois oser faire tes aventures pour nous faire rêver....
bien à toi
Bravo @Lea vigier pour cette prise de conscience et ce parcours intérieur avec toi-même.
La recherche de la vérité est un chemin interne exceptionnellement personnel, intime et permanent avec de très belles étapes de reconnaissance. Je te souhaite toutes ces belles étapes avec succès et plaisir !